RDC : Vital Kamerhe exprime son indignation face aux honneurs rendus au ministre Rwandais à Goma

Lors d’un débat houleux à l’Assemblée nationale sur la prolongation de l’état de siège en RDC, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée, a exprimé une vive indignation face aux honneurs rendus au ministre Rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, lors de sa récente visite à Goma. Alors que cette visite avait pour but de lancer le Mécanisme de Vérification Ad-Hoc Renforcé (MVA-R), une initiative de paix sous médiation Angolaise, Kamerhe et plusieurs députés ont dénoncé le protocole strictement honorifique observé par les autorités Congolaises.

« Dans la ville martyre de Goma, nous recevons le ministre des affaires étrangères du Rwanda et c’est notre gouverneur militaire qui est au garde-à-vous ? Tous les députés nationaux sont indignés par ça », a déclaré Kamerhe au vice-ministre de la Justice.

La présence du ministre Rwandais a été mal perçue dans un contexte tendu, la RDC accusant régulièrement le Rwanda de soutenir le mouvement rebelle du M23, qualifié de groupe terroriste par Kinshasa. Bien que le MVA-R soit censé apporter une stabilité régionale en favorisant la transparence des actions bilatérales, Kamerhe s’est indigné que le Rwanda reçoive autant de respect sur le sol Congolais alors qu’aucune réciprocité n’est observée lors de visites officielles Congolaises au Rwanda.

« Que vous puissiez lui donner autant d’honneurs, le gouverneur militaire et l’inspecteur provincial de la police, je considère que c’est très grave et que nous ne savons pas ce que nous faisons », a-t-il fustigé.

En parallèle, Kamerhe a aussi remis en question l’efficacité de l’état de siège, une mesure en place depuis des mois pour contrer l’insécurité dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Selon lui, cette mesure a perdu de son efficacité et de sa légitimité aux yeux de la population.

« Les gens ne voient plus l’importance de l’état de siège », a-t-il déclaré, illustrant le désenchantement général face aux résultats insuffisants des actions militaires.

Ces critiques soulignent l’urgence pour le gouvernement Congolais de revoir ses stratégies sécuritaires et diplomatiques, alors que le mécontentement public et politique continue de croître.

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