Une nuit de chaos, des tirs nourris, des explosions, et une population prise de panique. Mais que s’est-il passé exactement dans la capitale du Nord-Kivu vendredi soir ?
Quels quartiers ont été touchés par les violences ? Les premiers tirs ont été entendus à Ndosho, plus précisément vers l’avenue Balindu, avant de se propager dans plusieurs autres quartiers à l’Ouest de Goma, notamment Mugunga et la périphérie du territoire de Nyiragongo. Des explosions d’obus ont aussi été signalées.
À quel moment les tirs ont-ils commencé ?
Les coups de feu ont éclaté peu après 20 heures, plongeant les quartiers concernés dans une nuit d’angoisse. Selon plusieurs témoignages, les tirs ont duré jusqu’à environ deux heures du matin.
Comment ont réagi les habitants ?
Dans une panique totale : « Nous nous sommes cachés sous les lits en raison des tirs, on ne sait pas ce qui se passe réellement », a confié un habitant joint par RFI. Beaucoup ont passé la nuit éveillés, terrés chez eux, sans informations claires sur la nature des affrontements.
Qui sont les auteurs de l’attaque ?
Selon les autorités mises en place par l’AFC/M23, qui contrôle Goma depuis deux mois, l’assaut aurait été mené par une coalition comprenant les FARDC (Armée Congolaise), des groupes « Wazalendo », ainsi que les FDLR, une milice historiquement liée aux anciens génocidaires hutus rwandais.
Et la réponse de l’AFC/M23 ?
Le gouverneur nommé par le mouvement affirme que les assaillants ont été « anéantis ». D’après ses déclarations, les forces de l’AFC/M23 ont réussi à repousser une attaque qui aurait visé des positions clés autour de la route Katindo-Ndosho.
Des pillages ont-ils été signalés ?
Oui, un habitant affirme que des hommes armés ont profité du chaos pour piller des maisons, notamment sur l’avenue Balindu. L’information n’a pas été confirmée officiellement, mais plusieurs sources locales font état de scènes de saccage.
Y a-t-il un bilan officiel ?
Aucun chiffre officiel n’a été communiqué pour l’instant. Cependant, une source médicale a confirmé à la presse locale la prise en charge d’au moins un blessé et un mort en tenue militaire dans un hôpital de Goma. Des corps ont également été aperçus au sol par des témoins.
Qu’en est-il ce matin ?
La ville tente de reprendre un semblant de normalité. Les écoles ont rouvert, les motos circulent à nouveau, bien que timidement. La journée est dédiée au « salongo », les travaux communautaires instaurés par les autorités locales, mais l’atmosphère reste lourde.
Et les FARDC, les Wazalendo ?
Silence radio. Aucune déclaration officielle ni revendication n’a encore été publiée de leur côté, ajoutant à la confusion ambiante.
Conclusion ?
Goma s’est réveillée avec plus de questions que de réponses. Et pour les habitants, l’inquiétude demeure : l’insécurité ne s’annonce plus par la rumeur, elle entre sans prévenir, au cœur même de la nuit.
Diddy MASTAKI

