RDC – Projet de prison à Kinshasa : polémique persistante malgré les démentis du ministère de la Justice

Kinshasa, 13 mai 2025 – Malgré un démenti officiel publié le 11 Mai par le ministère de la Justice, une vive polémique enfle autour d’un projet de construction d’une prison censée désengorger celle de Makala. Ce Mardi 13 Mai, l’opposant Olivier Kamitatu est monté au créneau, relançant les accusations de mauvaise gestion, de favoritisme et de détournement à l’encontre du ministre de la Justice, Constant Mutamba.

Dans un communiqué publié deux jours plus tôt, le ministère de la Justice avait formellement démenti les rumeurs faisant état de la signature d’un marché public et du décaissement de fonds par le Trésor, qualifiant ces informations de « malveillantes » et de nature à salir l’image du ministre et de l’institution. Le ministère a précisé qu’aucun contrat n’a été conclu pour ce projet et qu’aucun décaissement n’a été effectué, tout en appelant à la prudence face aux intoxications relayées sur les réseaux sociaux.

Mais ces clarifications n’ont pas empêché Olivier Kamitatu, ancien ministre et figure de l’opposition, de publier ce 13 Mai une charge virulente sur son compte X (ex-Twitter). Il y accuse le ministre Mutamba d’être « englué dans un scandale qui sent la prédation et le crime économique », dénonçant entre autres :

Un gré à gré sans fondement, justifié abusivement par une prétendue urgence ;

L’attribution du marché à Zion Construction, une entreprise qualifiée de fantoche et sans expérience ;

Une surfacturation estimée à plus de 29 millions de dollars pour un bâtiment R+2 ;

Une avance de 19 millions USD supposément versée sans garanties suffisantes ;

Et des manœuvres bancaires jugées suspectes, avec l’ouverture d’un compte à Rawbank juste avant le décaissement présumé.

Kamitatu rejette le récit gouvernemental et exige des explications sur les critères de sélection de l’entreprise, la transparence des coûts, et la gestion des fonds publics. Il affirme que « la vérité finira par rattraper ceux qui se croient intouchables ».

À ce stade, aucune procédure judiciaire n’a été annoncée, mais cette affaire pourrait mobiliser les institutions de contrôle telles que l’Inspection générale des finances ou la Cour des comptes. Dans une République où la gouvernance publique est scrutée de plus en plus étroitement, l’issue de ce dossier pourrait peser lourdement sur la crédibilité des autorités.

Il sied de signaler que, cette affaire , qui survient dans un contexte de tensions politiques persistantes à l’approche de futures échéances électorales, met en lumière les exigences croissantes de la population en matière de transparence et de bonne gouvernance.

Anaclet Swembani

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