La plus haute juridiction de la République Démocratique du Congo s’apprête à connaître un tournant majeur. Le vendredi 20 juin, les juges de la Cour constitutionnelle se réunissent en plénière pour élire leur nouveau président. Deux figures émergent : le Président sortant, Dr Dieudonné Kamuleta, considéré comme grand favori, et Madame Odio Nonde, magistrate récemment promue à la haute cour.
Alors que la procédure exige une présentation des candidatures en séance plénière, Mme Nonde a pris de l’avance via une campagne informelle sur les réseaux sociaux, soulevant des réserves quant au respect de la loi organique régissant la Cour. Juriste de carrière, elle avait brièvement dirigé le Conseil d’État sans laisser de marque notable, et n’a passé que quelques mois comme juge constitutionnelle.
Face à elle, le Dr Kamuleta, également Pasteur, bénéficie d’un solide bilan après trois années à la tête de cette Cour. Sous sa présidence, l’institution a gagné en visibilité et en rayonnement international : la RDC a été portée à la présidence de la Conférence des Juridictions Constitutionnelles Africaines (CJCA) pour le mandat 2026-2028. Il a également impulsé des réformes concrètes, dont :
La construction de deux bâtiments modernes, dont l’un abrite la première bibliothèque et la salle des plénières de la Cour et du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
L’acquisition historique d’un siège permanent, une première depuis l’installation de la Cour en RDC ;
La dotation d’un Bulletin officiel des arrêts (2022-2023), inédit dans les annales de la haute juridiction ;
Le recrutement massif de 5 000 magistrats, renforçant ainsi l’appareil judiciaire Congolais.
Loyauté, fidélité institutionnelle et proximité avec le Chef de l’État sont également cités parmi les atouts du président sortant. Les regards sont désormais tournés vers cette plénière décisive, où se jouera l’avenir de la Cour constitutionnelle pour les prochaines années.
Anaclet SWEMBANI

