À Bruxelles, le Global Gateway Forum a pris une tournure inattendue lorsque la question du conflit dans l’Est de la RDC s’est invitée au cœur des débats économiques. Le président Félix Tshisekedi, présent à cette rencontre internationale, a surpris l’audience en lançant un appel solennel à la paix et au dialogue entre Kinshasa et Kigali.
Depuis la tribune, il a invité son homologue à « embrasser le chemin du dialogue » et à « placer la paix au-dessus des divergences », insistant sur la nécessité d’« ordonner à l’AFC/M23 de cesser l’escalade des violences ». Pour le chef de l’État congolais, la stabilité régionale passe par un engagement clair contre les groupes rebelles soutenus par l’extérieur et par une volonté partagée de rétablir la confiance entre les deux nations.
Mais cet appel n’a pas trouvé un écho favorable à Kigali. Le président Paul Kagame a réagi avec ironie, affirmant : « Nous sommes ici pour discuter de partenariat, mais le sens du terme varie selon les personnes. Pour certains, il s’agit de donner des instructions et de faire des conneries. Pour d’autres, il s’agit de se plaindre. »
Il continue, sans nommer directement son homologue congolais, en ajoutant: « Si quelqu’un fait toute une histoire à propos du bruit d’un tambour vide, c’est qu’il a aussi un problème. Mieux vaut laisser passer ou s’en éloigner. »
Ces déclarations, jugées méprisantes par une partie de l’opinion congolaise, contrastent avec la démarche de Félix Tshisekedi, qui tente de replacer la paix au centre du dialogue diplomatique, dans un contexte où les combats persistent au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
En réponse à la main tendue de Kinshasa, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, a répliqué sèchement que « le seul à pouvoir arrêter cette escalade est le Président Tshisekedi, et lui seul », l’accusant d’« afficher une attitude belliqueuse » et de « soutenir les génocidaires FDLR » ainsi que « la milice criminelle Wazalendo ».
Des propos qui ont ravivé les tensions et souligné la profonde méfiance entre les deux pays. Pourtant, du côté congolais, le message reste clair : la RDC refuse d’être perçue comme l’agresseur d’un conflit alimenté par le soutien rwandais à des groupes armés opérant sur son territoire.
En parallèle, l’Union européenne, par la voix d’Ursula von der Leyen, a salué « l’accord entre le Rwanda et la RDC soutenu par Donald Trump » et réaffirmé son appui à un processus de paix durable.
Reste à savoir si, au-delà des échanges d’accusations, la diplomatie parviendra à faire taire les armes dans l’Est congolais.

