En République Démocratique du Congo, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a lancé un appel fort pour l’organisation des états généraux des mines, lors d’une plénière mercredi 13 novembre. Inspiré par les récents états généraux de la justice, cet événement viserait à faire le ménage dans un secteur minier gangrené par la corruption et les abus de pouvoir.
« Vous allez découvrir beaucoup de choses, parmi nous. Députés, ministres, responsables au niveau national, certains possèdent des propriétés de carrés miniers. Il y a des protecteurs illégaux qui se trouvent là-bas », a-t-il déploré, dénonçant l’implication de certains hauts responsables dans des activités douteuses.
Vital Kamerhe a également dénoncé la présence massive d’étrangers, notamment des Chinois et des Somaliens, dans les sites miniers, souvent sous la protection des forces de sécurité congolaises.
« Quand vous quittez Bunia pour Kisangani, vous allez être scandalisé par des stations d’essence pirates tenues par des étrangers, mais malheureusement sous la protection des éléments et de la garde républicaine, des FARDC et de la police », a-t-il expliqué.
Selon lui, cette situation est devenue « la règle » dans des régions comme le Haut-Katanga et le Lualaba, au détriment des ressources nationales.
Cette déclaration intervient alors que l’Assemblée Nationale auditionnait le ministre des Mines. Kamerhe a insisté sur la nécessité de démanteler les réseaux illégaux qui exploitent les ressources minières congolaises avec la complicité de certains généraux et officiels.
« Il y a même des généraux qui donnent des autorisations d’accès dans des sites miniers », a-t-il affirmé, appelant à une réflexion collective pour réformer un secteur minier stratégique mais fragilisé par des pratiques illégales.

