C’est un geste fort, symbolique et stratégique. Alors que la République Démocratique du Congo cherche à renforcer la crédibilité de son administration à l’international, le Ministère de la Justice, en collaboration avec celui des Affaires étrangères, a lancé une opération inédite : la remise de sceaux officiels authentifiés à ses missions diplomatiques.
Objectif ? Mettre fin à la falsification des documents officiels, harmoniser les pratiques consulaires et redonner du poids aux représentations de l’État à l’étranger.
Une première vague diplomatique
Financée par le Fonds de Lutte Contre le Crime Organisé (FOLUCCO), cette mission conjointe vise, dans un premier temps, seize postes diplomatiques répartis sur trois continents. Les pays concernés sont : le Qatar, la Guinée équatoriale, le Portugal, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, le Sénégal, la Turquie, le Royaume-Uni, la France, la Suisse, Israël, la Chine, le Canada, les États-Unis et la Belgique.
Ce premier déploiement s’inscrit dans une vision plus large : restaurer la souveraineté administrative du pays au-delà de ses frontières. Dans certaines capitales, l’absence de mécanismes standardisés avait ouvert la voie à des pratiques douteuses dans la délivrance de documents officiels — un phénomène que Kinshasa entend désormais éradiquer.
Une stratégie à long terme
Dans son communiqué daté du 9 avril, le Ministre d’État en charge de la Justice a appelé à la collaboration rigoureuse des missions diplomatiques, insistant sur l’importance du bon usage de ces sceaux sécurisés. Cette opération, selon les autorités, se poursuivra progressivement dans toutes les autres ambassades et consulats de la RDC.
C’est donc une refondation discrète mais profonde de la diplomatie congolaise qui est en marche. À l’heure où le pays joue un rôle géopolitique croissant dans la région des Grands Lacs, la maîtrise de son image et de ses outils officiels devient un enjeu diplomatique à part entière.
Diddy MASTAKI

