Fermeture des ports non homologués : l’État Congolais tente de reprendre le contrôle des voies lacustres et fluviales

La République Démocratique du Congo serre la vie autour de l’exploitation illégale de ses infrastructures portuaires. Le Vice-Premier Ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, a lancé une vaste opération de fermeture de tous les ports non reconnus officiellement par l’État.

Dans un courrier adressé à son collègue de l’Intérieur, Shabani Lukoo, Jean-Pierre Bemba a joint une liste complète de ces sites jugés illégaux : 9 identifiés au Nord-Kivu, et 25 au Sud-Kivu. Des provinces où plusieurs de ces ports continuent de fonctionner dans des zones partiellement ou totalement sous le contrôle du groupe armé M23.

Pour les autorités, ces ports clandestins représentent une menace. Ils faciliteraient non seulement le trafic illicite de marchandises, mais serviraient également de passerelles discrètes pour le ravitaillement des groupes rebelles et le passage non contrôlé de personnes.

« C’est une question de souveraineté et de sécurité », insiste une source proche du ministère des Transports. Le gouvernement veut mettre fin à l’exploitation sauvage des voies d’eau, tout en rétablissant une régulation claire du secteur portuaire, longtemps livré à lui-même.

Mais dans les territoires encore instables, la mise en œuvre de cette directive s’annonce complexe. Dans certaines zones du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, l’État peine à imposer sa présence. Ce qui soulève une question cruciale : comment faire appliquer une telle décision dans des régions où l’autorité publique est contestée ?

La démarche de Jean-Pierre Bemba s’inscrit néanmoins dans une volonté affichée de restaurer l’ordre et de sécuriser les circuits économiques, même dans les zones grises de l’Est Congolais. Un défi de taille, mais un pas symbolique vers la reconquête de la souveraineté nationale.

Diddy MASTAKI

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