La RDC monte au front pour défendre les droits humains face à la crise du Haut-Commissariat

Dans la salle feutrée d’un hôtel de la capitale Congolaise, l’ambiance est grave mais déterminée. Réunis autour d’une table ronde, des diplomates, partenaires techniques, représentants de la société civile et hauts responsables congolais écoutent attentivement la voix assurée de Maître Chantal Chambu Mwavita, ministre des Droits humains de la République Démocratique du Congo.

Son message est limpide : le monde ne peut pas abandonner le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), aujourd’hui plongé dans une crise financière sans précédent.

« La RDC reste engagée au côté du Haut-Commissariat. Nous refusons que la défense des droits humains devienne la victime silencieuse des réductions budgétaires internationales. C’est une question de dignité humaine », affirme la ministre, sous les applaudissements.

Une crise aux effets concrets

Les chiffres donnent le ton de l’urgence : 40 % du budget du Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en RDC a été coupé, des experts licenciés, des activités suspendues, parfois dans les zones les plus sensibles. En toile de fond : le retrait progressif de plusieurs bailleurs internationaux, dont les États-Unis.

Le représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU, Bruno Lemarquis, alerte : « Ce n’est pas seulement une crise financière, c’est une crise humaine. Nous risquons de perdre des années de progrès ».

La RDC proactive et solidaire

Mais au lieu de céder au fatalisme, Kinshasa choisit l’action. La ministre Mwavita a profité de ce forum pour souligner la détermination du gouvernement Congolais, sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi et de la Première ministre Judith Suminwa, à faire des droits humains une priorité nationale.

« Nous ne sommes pas là pour quémander, mais pour construire un partenariat. Le multilatéralisme n’a de sens que s’il est solidaire », a déclaré Judith Suminwa.

La RDC ne cache pas non plus son ambition de jouer un rôle de catalyseur en Afrique centrale, au moment où le pays multiplie les signaux d’ouverture, comme en témoigne l’accord de paix récemment signé avec le Rwanda à Washington, salué par l’ONU.

Un appel à la conscience internationale

Alors que la méfiance envers les institutions internationales grandit dans plusieurs régions du monde, la RDC prend le contrepied : elle appelle à renforcer le Haut-Commissariat, et à préserver son indépendance, son efficacité et sa mission auprès des populations vulnérables.

« Ce combat n’est pas le nôtre seulement. Il concerne l’ensemble de l’humanité. Abandonner le Haut-Commissariat, c’est abandonner la justice, la paix, l’État de droit », a-t-elle poursuivi.

Dans une époque marquée par des priorités budgétaires souvent volatiles, le message de Kinshasa résonne comme un appel à la responsabilité collective.

Diddy MASTAKI

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