Dans un contexte de reprise économique fragile, la Banque Centrale du Congo (BCC) a lancé un appel fort aux opérateurs économiques : favoriser l’utilisation du Franc Congolais (CDF) dans les transactions commerciales et financières. Cette institution d’émission entend ainsi stimuler la dynamique de stabilisation du marché des changes et redonner toute sa place à la monnaie nationale.
Dans sa dernière communication, le Comité de Politique Monétaire (CPM) a souligné que le Franc Congolais bénéficie désormais d’un regain de confiance, porté par des mesures structurelles visant à renforcer la stabilité macroéconomique.
« Le Comité de Politique Monétaire encourage les opérateurs économiques à dénouer leurs transactions en monnaie nationale, en vue de tirer profit du comportement de la nouvelle dynamique du marché des changes », peut-on lire dans le communiqué officiel.
Cette orientation s’accompagne d’une décision majeure : la réduction du taux directeur de 25 % à 17,5 %, une baisse significative destinée à faciliter l’accès au crédit et à favoriser les investissements productifs. Selon la BCC, cette mesure devrait booster l’économie réelle et réduire la pression sur les prix à la consommation.
« Avec le regain de confiance dans le franc congolais, la baisse du taux directeur de la BCC devrait avoir un effet positif sur l’économie réelle », précise le document.
Cette stratégie s’inscrit dans la politique de dédollarisation de l’économie congolaise, un processus que la BCC veut rendre irréversible. En renforçant la valeur et la stabilité du Franc Congolais, les autorités monétaires espèrent favoriser les échanges locaux et réduire la dépendance vis-à-vis du dollar américain.
Pour les analystes économiques, cette orientation est « un signal fort » envoyé au marché. Ils estiment toutefois que le succès de cette politique dépendra de la discipline budgétaire de l’État, de la transparence dans la gestion publique et de la stabilité politique à moyen terme.
Diddy MASTAKI
