Le gouvernement Malien n’a pas tardé à réagir après l’annonce des États-Unis d’Amérique d’un programme pilote imposant une caution de visa aux ressortissants maliens. À travers un communiqué officiel publié le samedi 11 octobre, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali a exprimé son désaccord face à cette décision jugée unilatérale et contraire à l’esprit de coopération entre les deux pays.
Selon le document, Washington prévoit, à partir du 23 octobre 2025, de lancer un nouveau dispositif exigeant des Maliens une caution de 5 000 à 10 000 dollars américains pour l’obtention d’un visa d’affaires ou de tourisme (types B-1/B-2). Une mesure qui, selon Bamako, constitue une atteinte aux dispositions de l’accord sur les visas de longue durée à entrées multiples signé entre les deux États le 14 avril 2005.
Le Mali opte pour la réciprocité diplomatique
Face à ce qu’il considère comme une injustice, le ministère malien a annoncé l’instauration d’un programme de visa réciproque à l’égard des ressortissants américains.
« Le Mali décide d’imposer aux ressortissants américains les mêmes conditions et exigences que celles appliquées aux citoyens maliens », précise le communiqué.
Cette riposte symbolise une volonté d’équilibre diplomatique, dans un contexte où plusieurs pays africains dénoncent la multiplication de mesures restrictives en matière de visas par les puissances occidentales.
Une coopération historique mise à l’épreuve
Malgré la fermeté de sa position, Bamako tient à rappeler sa tradition de coopération avec les États-Unis d’Amérique, notamment dans la lutte contre l’immigration irrégulière et pour la promotion du respect des droits humains.
« Le Mali a toujours collaboré avec les États-Unis d’Amérique dans le respect du droit et de la dignité humaine », souligne le ministère.
Les autorités Maliennes réaffirment leur engagement à maintenir un dialogue constructif avec Washington, tout en défendant leur souveraineté et la dignité de leurs citoyens.
Cette mesure de réciprocité intervient dans un climat diplomatique tendu entre plusieurs pays africains et les États-Unis d’Amérique, où les nouvelles politiques migratoires américaines suscitent de vives réactions. Pour Bamako, il ne s’agit pas de rompre le dialogue, mais de rappeler que la coopération internationale repose sur le respect mutuel.
Diddy MASTAKI

