Sud-Kivu : 26 ans après Mwenga, la mémoire des victimes du RCD demeure vivante

Le 17 octobre 1999, la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, a été le théâtre d’un épisode tragique : quatorze femmes de Mwenga ont été enterrées vivantes après avoir été violées et torturées par le groupe armé Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), soutenu militairement et logistiquement par le Rwanda. Ce crime, parmi les plus atroces de l’histoire récente de la RDC, a profondément marqué les populations locales et demeure impuni.

Le RCD, créé en 1998 dans le contexte de la deuxième guerre du Congo, s’est distingué par des violences systématiques contre les civils dans les territoires de Mwenga, Shabunda, Kalehe et Fizi. Les habitants ont subi des violences sexuelles, des assassinats ciblés, des pillages et des déplacements forcés, visant le contrôle des ressources naturelles et des zones stratégiques. Les femmes et jeunes filles ont été les principales victimes de violences sexuelles, une tragédie devenue emblématique des crimes de guerre dans la région.

Nous continuons à exiger que les criminels connus répondent de leurs actes. — Denis Mukwege, prix Nobel de la paix

Le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, a rappelé récemment que 26 ans après Mwenga, la justice n’a toujours pas été rendue. Il a souligné l’importance de la dignité et d’une sépulture pour les victimes et a appelé les autorités à poursuivre les criminels identifiés. L’impunité nourrit le cycle de violence et fragilise la paix durable dans l’Est de la RDC.

Les massacres de Mwenga s’inscrivent dans un contexte récurrent de violences dans l’Est du Congo, où des groupes armés étrangers et locaux, y compris des mouvements récents comme le M23, continuent de terroriser les populations civiles, reproduisant des mécanismes de peur, de déplacement et d’exploitation des ressources.

Aujourd’hui, la mémoire des victimes du RCD symbolise le combat pour la justice en RDC. Survivants et familles attendent toujours que le système judiciaire national et international reconnaisse ces crimes et traduise les responsables en justice, pour que la paix et la sécurité s’installent durablement dans le Sud-Kivu et la région des Grands Lacs.

Diddy MASTAKI

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