Katanga : MSF reste mobilisée contre des flambées épidémiques
L’espace Grand Katanga, au Sud de la République Démocratique du Congo (RDC), est fréquemment touché par les flambées épidémiques, notamment la rougeole et le choléra. Depuis le début de l’année, plus 17 762 cas suspects de rougeole et plus de 174 décès ont été enregistrés, tandis que plus de 15 724 cas suspects et 294 décès de choléra ont été rapportés. Face à l’absence d’acteurs humanitaires et malgré les difficultés d’accès et la méfiance de certaines communautés envers les soins médicaux, Médecins Sans Frontières (MSF) a intensifié ses efforts pour faire face à ces épidémies.
La dernière intervention de MSF a ciblé les zones de santé de Bukama et de Kabondo Dianda, dans la province du Haut-Lomami, frappées par une flambée de rougeole. En collaboration avec les autorités locales, MSF a renforcé la réponse sanitaire dans 3 structures de santé de ces deux zones (deux dans la zone de santé de Bukama dont l’Hôpital Général de Référence de Bukama et le centre de santé de Makala à Lwena, et une à Kabondo Dianda dans l’Hôpital Général de Référence). En parallèle, MSF a appuyé une prise en charge en ambulatoire dans tous les aires de santés de ces deux zones. 5547 patients atteints de rougeole ont déjà été soignés en ambulatoire sur les deux zones, 800 en hospitalisation au Centre de Traitement de rougeole (CTR) et 628 cas pédiatrique, tandis que 137981 enfants âgés de 6 à 59 mois ont été vaccinés. Au-delà de la lutte contre la rougeole, les équipes apportent également un appui aux soins contre la malnutrition et le paludisme.
Pour couvrir les cinquante aires de santé de ces deux zones, les équipes ont déployé d’importants moyens logistiques : près d’une dizaine de véhicules, un réseau de plusieurs centaines de motards, ainsi que des porteurs de vaccins parcourant les chemins à pied.
« Nous avons parcouru de longues distances pendant plusieurs jours afin d’acheminer les vaccins et autres intrants sur des routes périlleuses. Nous avons mis en place un réseau de plus de 200 motards en plus des véhicules », explique Rigobert Lelyo, coordinateur de l’intervention MSF à Kabondo Dianda.
Et d’ajouter : « Dans certaines aires de santé, comme Mpanda, qui ne sont accessibles qu’à pied, nous avons mobilisé des porteurs qui ont acheminé le vaccin dans les hameaux afin de le rapprocher des patients ».
La mobilisation communautaire, un pilier important face à la méfiance
Au-delà des défis logistiques, l’équipe d’urgence de MSF a dû faire face à une méfiance persistante envers les soins de santé modernes, y compris la vaccination. Dans plusieurs foyers, certaines familles, influencées par des croyances religieuses ou des rumeurs, n’ont pas souhaité présenter leurs enfants. C’est le cas de Makonga Marceline, originaire de l’aire de santé de Kayeye, dont la petite fille Pénitence a été hospitalisée à l’unité de traitement de la rougeole mise en place par MSF à Kabondo Dianda.
Makonga Marceline, originaire de l’aire de santé de Kayeye précise : « J’avais gardé ma fille à la maison alors qu’on vaccinait. Quelques jours après, elle a fait une forte fièvre, avec beaucoup de faiblesse. J’ai réuni mon courage et je l’ai amenée ici. Depuis que je suis à l’hôpital, j’ai remarqué beaucoup de changement. Je demande à tous les parents de ne pas garder leurs enfants. Ils doivent les faire vacciner et les faire soigner ».
La mobilisation communautaire, un pilier important face à la méfiance
Au-delà des défis logistiques, l’équipe d’urgence de MSF a dû faire face à une méfiance persistante envers les soins de santé modernes, y compris la vaccination. Dans plusieurs foyers, certaines familles, influencées par des croyances religieuses ou des rumeurs, n’ont pas souhaité présenter leurs enfants. C’est le cas de Makonga Marceline, originaire de l’aire de santé de Kayeye, dont la petite fille Pénitence a été hospitalisée à l’unité de traitement de la rougeole mise en place par MSF à Kabondo Dianda.
« J’avais gardé ma fille à la maison alors qu’on vaccinait. Quelques jours après, elle a fait une forte fièvre, avec beaucoup de faiblesse. J’ai réuni mon courage et je l’ai amenée ici. Depuis que je suis à l’hôpital, j’ai remarqué beaucoup de changement. Je demande à tous les parents de ne pas garder leurs enfants. Ils doivent les faire vacciner et les faire soigner », dit-elle en souriant.
Les équipes de promoteurs de santé travaillent en collaboration avec les autorités locales et les leaders communautaires afin d’expliquer aux parents le bien-fondé du vaccin et la gravité de la maladie.
Renforcer la lutte pour contenir les flambées épidémiques
Avant l’intervention contre la rougeole dans le Haut-Lomami, une équipe était déjà engagée dans la lutte contre l’épidémie de choléra dans plusieurs zones de santé de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga.
Durant des mois, elle a appuyé les autorités locales dans la riposte, permettant de soigner près de 9 000 patients. MSF a également fait une donation de plusieurs intrants et matériels afin d’améliorer la prise en charge des patients et assurer la suite de soins.
Depuis le début de l’année, plus de dix interventions d’urgence ont été menées dans les trois provinces de l’espace Katanga. Du Tanganyika au Haut-Katanga, en passant par le Haut-Lomami, ces actions ont permis de vacciner plus de 532 114 enfants et de soigner plus de 5333 personnes atteintes de rougeole.
Dans le sud du pays, le choléra et la rougeole continuent de décimer des vies, année après année, dans un silence presque total. Ces deux fléaux, souvent éclipsés par d’autres urgences, demeurent pourtant parmi les principales causes de mortalité évitable, en particulier chez les enfants.
« Ici, loin des caméras, nos équipes mènent sans relâche des interventions vitales : la réponse à la rougeole et au choléra représente l’essentiel de nos actions dans le Grand Katanga. Mais cette bataille ne peut être gagnée seuls. C’est une responsabilité partagée, un combat de tous les instants, crucial pour préserver l’avenir de milliers d’enfants », plaide Milena Bretou Klein, Chef des Programmes adjointe de MSF dans le Grand Katanga.
« Il faut que la continuité du financement des plans de prévention du Ministère de la Santé soit assurée. Sans oublier que d’autres maladies font des ravages (paludisme, malnutrition), dans le plus grand silence, faute de moyens », a-t-elle conclu.

