RDC/Nomination à BCC : avec André Wameso, la stabilité monétaire peut-elle devenir un levier de développement ?

La nomination d’André Wameso à la tête de la Banque centrale du Congo, le 23 juillet 2025, marque une étape importante dans la gestion de la politique monétaire en RDC. Alors que le pays vient de franchir un cap dans la maîtrise de l’inflation et de la stabilité du taux de change, cette désignation ouvre la voie à un débat de fond : la BCC doit-elle rester centrée sur la stabilité ou élargir son rôle pour accompagner plus activement la relance économique ? La réponse pourrrait influencer durablement le paysage financier Congolais.

Historiquement tournée vers le maintien des équilibres macroéconomiques, la Banque Centrale est appelée à s’adapter aux nouveaux besoins d’un pays en pleine reconstruction. L’accès limité aux services financiers, la dollarisation de l’économie, le faible crédit au secteur productif et la prédominance du cash sont autant de freins au développement inclusif.

Les premières orientations de Wameso sont donc attendues : assouplir la politique monétaire sans mettre en péril la stabilité, renforcer la confiance dans le franc congolais, et soutenir les secteurs porteurs par des mécanismes de financement adaptés.

Dans cette dynamique, la digitalisation du système financier apparaît comme un levier incontournable. Les initiatives en cours, comme l’interconnexion entre banques et services de mobile money ou le déploiement de terminaux pour les institutions de microfinance, posent les bases d’une plus grande inclusion financière. L’enjeu est de capitaliser sur le potentiel technologique et démographique du pays pour intégrer des millions de citoyens encore exclus du système formel. Cela nécessite une coordination entre la BCC, les banques commerciales, les fintechs et les autorités publiques.

En élargissant sa mission au financement du développement tout en préservant sa crédibilité, la Banque centrale pourrait devenir un acteur clé de la transformation structurelle de la RDC. Si la stabilisation macroéconomique reste un socle indispensable, elle ne peut plus être une fin en soi.

La nomination d’André Wameso incarne une opportunité : celle de faire évoluer la BCC vers un modèle de banque centrale capable d’accompagner les transitions économiques, sociales et technologiques du pays. Un équilibre délicat, mais essentiel pour une économie congolaise en quête de profondeur et de résilience.

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